Haute tension hier lors du débat autour du projet de loi Chevènement
sur l'immigration à l'Assemblée nationale. L'examen de l'article sur l'assouplissement du regroupement familial, une des dispositions les plus contestées et la plus amendée par la droite, a mis le feu aux bancs de l'opposition.
Le matin, les députés RPR-UDF avaient déjà eu du mal à digérer l'adoption inattendue dès l'ouverture de la séance d'un amendement du socialiste Julien Dray (Essonne). Cette modification vise à «protéger» de poursuites pénales les associations humanitaires venant en aide aux étrangers en situation irrégulière, dont l'état de santé nécessite un traitement médical. «Il nous a cueillis à froid», tempêtait le député UDF de Paris Claude Goasguen. L'ambiance ne s'est guère améliorée lorsque le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, a demandé le report de l'examen de plusieurs articles sur les conditions de la rétention administrative et des reconduites à la frontière des clandestins pour accélérer la discussion. Cette fois, les communistes se sont joints aux protestations de l'opposition. «Je ne partage pas la manière dont le gouvernement conduit le débat. Si ça continue comme ça, au mieux nous nous abstiendrons sur ce texte», a menacé André Gérin (Rhône). Les Verts n'ont rien pu dire: dans la nuit de vendredi à samedi, furieux d'être «maltraités» par le gouvernement qui avait systématiquement refusé leurs amendements lors de la discussion, ils ont quitté l'hémicycle pour ne plus y