La tenue aujourd'hui du comité interministériel d'aménagement et de
développement du territoire (CIADT) s'annonce comme le coup d'envoi d'une nouvelle politique d'aménagement de l'ère Jospin. Alors que les échéances européennes se font de plus en plus pressantes, le précédent gouvernement a laissé ce dossier en plan. La loi Pasqua de février 1995 n'a pas été appliquée. Et le nouveau patron de la Datar (1), Jean-Louis Guigou, a beau jeu de stigmatiser les «deux ans d'absence» de Jean-Claude Gaudin au ministère de l'Aménagement du territoire. L'enjeu est décisif pour Dominique Voynet, qui bénéficie d'une enveloppe budgétaire sensiblement revue à la hausse. La ministre Verte, qui a obtenu un grand ministère regroupant Aménagement et Environnement, est attendue au tournant. L'accouchement du nouveau projet de loi, qui doit être discuté au printemps prochain, a été particulièrement difficile. A tel point que Voynet a un moment envisagé de le sous-traiter à un expert socialiste. C'est finalement Pierre Radanne, son directeur de cabinet adjoint, spécialiste des questions énergétiques, qui s'y est collé. Le projet garde nombre des traits de la loi Pasqua, mais il compte inverser la logique d'aménagement de l'Etat: ne plus arroser d'une pluie divine le territoire et ses inégalités, mais rémunérer financièrement et politiquement ceux qui s'organisent sur le terrain; et mieux coordonner les actions de l'Etat. Fini, par exemple, les plans rail ou route conçus et réalisés séparément. Le