Au neuvième jour, dont une nuit blanche, des débats sur
l'immigration, la litanie parlementaire a repris dans un hémicycle apaisé, mais avec les arguments habituels. «Irresponsabilité, laxisme», a répété la droite sur tous les tons. «Texte équilibré», a répondu la majorité, accusant l'opposition de «désinformer» les Français. Mais, malgré quelques accrochages sur les mariages blancs, le rythme de la discussion s'est finalement accéléré: après avoir adopté lundi l'assouplissement du regroupement familial et l'élargissement du droit d'asile, les députés ont poursuivi l'examen des derniers articles de la loi et adopté hier soir l'un des points les plus controversés du texte: la double peine.
En dépit de sa complexité, l'article qui accorde le statut de réfugié politique aux «combattants de la liberté» et institue une nouvelle forme d'asile «territorial», octroyé par le ministère de l'Intérieur, a été adopté dans la sérénité au cours de la nuit de lundi à mardi. L'opposition a bien tiqué, comme prévu, sur le flou de l'expression «combattant de la liberté» et sur le supposé «signal donné aux étrangers», toujours soupçonnés de vouloir s'engouffrer dans la brèche. «Grande tradition française, universalité», a répondu Chevènement, définissant les combattants de la liberté comme des «hommes et des femmes d'élite que nous avons intérêt à accueillir» et qui, comme en Algérie, ne sont pas persécutés par le pouvoir politique mais par des forces obscurantistes. «Qui regrette que Chopin se