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Libération

Une vente d'armes, un intermédiaire FN, et un million de dollars envolés. Le chef du service d'ordre lepéniste est intervenu en Tchétchénie insurgée.

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publié le 17 décembre 1997 à 14h00

En se posant à Grozny, en mars 1996, Bernard Courcelle s'est

accroché une mauvaise glaise aux semelles de ses godillots. Le patron du service d'ordre du Front national se retrouve aujourd'hui mis en cause par le Vrai Journal de Canal + dans une affaire de trafic d'armes avortée. Une escroquerie d'un peu plus d'un million de dollars, aux dépens de la résistance tchétchène.

L'histoire commence dans les studios d'une station parisienne, Radio Courtoisie, où la présidente du mouvement SOS Tchétchénie, Marie Benningsen, est invitée à dénoncer les exactions de l'armée russe dans la petite république séparatiste. Son hôte, Pierre de Villemaret, lui présente un homme énergique qui se propose de l'aider à défendre sa cause. Bernard Courcelle aime se dépeindre comme un pur philanthrope, amoureux du Caucase. N'a-t-il pas, avec son frère Nicolas, contribué à l'organisation d'une visite du président Djokhar Doudaïev à Paris en juin 1993? Séjour alors borné par les services officiels, à commencer par les militaires, qui ne dédaignaient pas une conversation à bâtons rompus avec un ex- commandant d'escadrille de bombardiers stratégiques soviétiques.

Tout en faconde, le responsable du FN n'a guère de mal à convaincre Marie Benningsen qu'il saura être utile à des rebelles tchétchènes manquant de soutien hors de leurs montagnes. Et ce malgré le fait que Jean-Marie Le Pen s'affiche, dans le même temps, avec Vladimir Jirinovski, député russe ultranationaliste qui prône publiquement la vitrification