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Libération

Emmanuelli évite au PS la bourde de la grâce. Le député des Landes a démissionné hier, sans attendre sa déchéance.

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publié le 18 décembre 1997 à 14h02

Henri Emmanuelli devance l'appel: il a démissionné hier de son

mandat de député des Landes sans attendre la notification de la déchéance de son mandat par le Conseil constitutionnel. La veille, la Cour de cassation avait confirmé sa condamnation dans l'affaire Urba à dix-huit mois de prison avec sursis et à deux ans de privation de ses droits civiques ­ et, par conséquent, quatre ans d'inéligibilité ­, affolant du coup les socialistes, de Matignon à la rue de Solférino.

Hier, Emmanuelli, qui n'était pas apparu publiquement mardi, a fait sobre, un simple communiqué. «Je considère que les rapports entre les pouvoirs ne pourraient être réglés à l'occasion de circonstances exceptionnelles, a fortiori d'un cas personnel. Pour ma part, je ne demande rien.» Le président de la Commission des finances, qui devait assister au débat sur la deuxième lecture du projet de loi de finances, a donc jeté l'éponge avant d'y être formellement obligé. Et ça tombe bien. François Hollande, le premier secrétaire du PS, n'a plus à aller sonner chez Jacques Chirac pour réclamer de l'aide. «Dans ce contexte, la demande de rendez-vous que j'avais sollicité auprès du président de la République perd ainsi tout objet», disait-il hier soir. Il a suffi d'une nuit pour que les socialistes réalisent que leur appel au chef de l'Etat pour sauver in extremis leur ancien trésorier avait tout d'une grosse bourde. L'intéressé lui même s'était fait à l'idée qu'il n'y avait «pas d'issue» et qu'il n'avait plus qu'à dé