Des sénateurs en ébullition, Elisabeth Guigou livide et la gauche
qui déserte l'hémicycle. A peine commencé, hier, le débat sur la nationalité a tourné court. Après une brève mais âpre discussion sur l'ordre du jour, la droite s'est retrouvée seule au Sénat pour adopter une motion déposée par la majorité RPR-UDF réclamant un référendum sur la nationalité. Une idée défendue depuis des lustres par le FN mais récemment remise en vogue par François Bayrou et certains de ses amis UDF. La motion sénatoriale, qui devait être discutée hier soir par les députés et logiquement rejetée, est une péripétie supplémentaire dans la course contre la montre entamée à droite depuis le début des débats sur l'immigration et la nationalité. Dialogue électrique. Comme à l'Assemblée nationale, c'est une question de procédure qui a enflammé l'hémicycle, plutôt placide, du palais du Luxembourg. Hier après-midi, lorsque s'ouvre la séance, le gouvernement entend respecter l'ordre du jour: réforme des conseils régionaux, débat sur la nationalité et examen de la motion déposée par l'UDF-RPR. Mais la droite, majoritaire, soutenue par le président René Monory, souhaite bouleverser le programme et immédiatement débattre de la motion de renvoi en référendum du texte sur la nationalité. Le dialogue, électrique, disjoncte très vite. Daniel Vaillant, ministre des Relations avec le Parlement, dénonce le «ralentissement abusif des travaux» et menace de «conséquences sur les relations entre le Sénat et le gouverne