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Libération
Portrait

Au kitsch taurin

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Marie Sara, 33 ans, torero à cheval, publie un livre sur sa vie à contre-courant.
publié le 23 décembre 1997 à 14h24

A quatre ans, Marie Sara venait tirer la langue aux taureaux du mas de Dar. Trente ans plus tard, Henri Leconte a fini par offrir à son épouse la propriété où elle montait ses premiers poneys. Comme pour marquer le territoire d'un rêve devenu réalité, le portail de la longue maison blanche et les murs de l'écurie sont naïvement frappés des initiales du couple, MS, HL. C'est ici que Marie Sara s'entraîne et élève sa fille. On l'imaginait amazone flamboyante, la voilà femme au foyer. Un foyer entièrement voué au kitsch taurin: des assiettes aux tableaux, pas un recoin n'échappe à la corne de l'ennemi.

Assise au fond d'un canapé en peau de vache, Marie Sara s'échine à vendre du rêve à la manière des articles de sportswear qu'elle distribue dans trois boutiques qui portent sa marque. Du rêve «aux couleurs du Midi». Sara est un nom emprunté à la patronne des Saintes-Maries-de-la-Mer comme pour mieux revendiquer les gouttes de sang gitan qui coulent dans ses veines et l'accent un peu rauque qu'elle a fini par adopter. A défaut d'être maire des Saintes-Maries («un jour peut-être»), la voilà qui se pose en sainte patronne de la tauromachie à cheval en France. De la corrida sponsorisée, s'il vous plaît. «Les rejoneadors (torero à cheval, ndlr) sont moins bien payés que les toreros à pied et j'ai mis du temps à gagner ma vie. Il faudrait qu'il y ait plus de sponsors, des corridas à la télévision.» Marie Sara montant un cheval Moët et Chandon, pourquoi pas?

Aux «ayatollah du style» qui l