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Libération

Entre vert et rose, Voynet cherche le ton. Six mois au gouvernement et encore des choses à apprendre.

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publié le 24 décembre 1997 à 14h26

La petite histoire disait vraie. Elle ne voulait pas être ministre,

parce que sa vie, parce sa petite fille" Il a insisté, «la seule que je connais c'est toi», puis plus sévère, «c'est ça ou rien». Quelques larmes, quelques coups de pieds aux fesses de ses amis Verts. Puis Dominique Voynet a dit oui à Lionel Jospin. Mais gare à la petite histoire qui pourrait laisser croire à la fragile plante du gouvernement.

Dominique Voynet est comme Lionel Jospin: elle fait d'abord de la politique. Elle n'est pas venue là en croyant boucler les autoroutes, fermer les centrales nucléaires et reboiser la France. Elle est venue faire une greffe: arrimer les écologistes à la gauche gouvernementale. Pierre Radanne, son directeur adjoint de cabinet, ne craint pas d'affirmer: «Historiquement elle sera moins jugée sur sa carrière de ministre de l'Environnement, que sur l'échec ou la réussite de la liaison Vert-PS.» Infatigable militante, elle finissait par étouffer dans la vie groupusculaire des Verts. Ministre, elle ne met quasiment plus les pieds dans leurs réunions. «Elle ne meurt pas d'envie de revenir y patauger», constate un permanent du mouvement. Elle est en train d'inventer le pendant écologiste du réalisme de gauche cher à Jospin. «Voynet, c'est une manière plus réaliste d'intégrer les contraintes de gestion», assure Guy Hascoët, député Vert du Nord.

Protection. Lionel Jospin est là qui veille, qui la protège. Samedi 6 décembre, il reçoit Voynet à Matignon avant qu'elle ne décolle pour K