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Libération

Le «détail» de Le Pen: même faute, même punition.

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Le 5 décembre, Jean-Marie Le Pen répétait les propos qui avaient fait scandale en 1987: les chambres à gaz sont un «point de détail de l'histoire».
publié le 27 décembre 1997 à 14h36

Jean-Marie Le Pen a été condamné vendredi en référé par le tribunal civil de Nanterre, devant lequel il était poursuivi «en urgence» par dix-sept associations de déportés, le Mrap et la Licra pour ses propos du 5 décembre à Munich qualifiant les chambres à gaz de «détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale», propos constituant un «trouble manifestement illicite». La sanction prononcée par la présidente du tribunal de grande instance en personne, est particulièrement cuisante: dans les huit jours, le président du Front national devra verser de 1 à 5000 francs de dommages et intérêts aux onze associations dont les plaintes ont été jugées recevables. Lui qui adore la publicité va être servi: le texte de sa condamnation devra être publié dans dix quotidiens nationaux et régionaux et dans six hebdomadaires. Ses avocats devront consigner une somme 300 000 francs afin de couvrir les frais d'insertion. Au cas où le leader d'extrême droite envisagerait de ne pas exécuter les décisions du tribunal, il sera soumis à une astreinte quotidienne de 5 000 francs. «C'est un magnifique succès», a aussitôt estimé Me Lorach, un des avocats des parties civiles». «Nous demandions 50 000 francs par association mais l'argent importe peu. Ce qui compte, c'est que la justice remette les choses à leur place et indique que les propos de Le Pen sont condamnables.» Le patron du Front national n'avait pas jugé bon se déplacer et son avocat habituel, Georges-Paul Wagner, avait dépêché son fils Fran