Après les traditionnels voeux, entre une question fiscale
franco-namibienne et une petite modification du code aérien, le premier Conseil des ministres de l'année a limogé hier le commissaire au Plan Henri Guaino, pour le remplacer par Jean-Michel Charpin, actuellement en poste à la BNP. Depuis trois mois, l'éviction programmée du commissaire a provoqué une polémique peu banale. Dans les rangs de la gauche notamment, on s'est beaucoup mobilisés pour défendre ce proche de Philippe Séguin et Charles Pasqua. Pour une raison: l'homme, qui a fournit les principaux éléments du programme économique de Jacques Chirac pour la dernière élection présidentielle, incarne l'anti-pensée unique. Son départ résonne donc comme une sanction idéologique. Début décembre, dans une lettre ouverte à Lionel Jospin, des personnalités se sont émues du sort qui lui était réservé. Parmi les signataires, Marc Blondel, Alain Deleu, Marc Vilbenoît, Julien Dray, Jean-François Kahn ou bien encore Emmanuel Todd. Cinquante-six universitaires et chercheurs ont également apporté leur soutien. Nommé en 1995, Henri Guaino avait l'ambition de transformer le Plan, pour le rendre plus prospectif et plus indépendant. Destiné à l'origine à reconstruire la France en la modernisant, la Plan avait évolué en un instrument d'aide aux décisions publiques. Il n'en aura pas les moyens. Ses relations, déjà exécrables avec Alain Juppé, se sont poursuivies sur le même mode avec l'équipe Jospin. Or, le Plan dépend directement de