Les missiles de Claude Allègre font du bruit mais atteignent
rarement leur cible. Le dernier en date (Michel Rocard chef de file des socialistes d'Ile-de-France) pique carrément du nez. Dominique Strauss-Kahn visé par l'opération! a vu hier l'ancien Premier ministre, pour lui dire plus clairement encore ce qu'il avait déclaré dimanche soir sur TF1: «Je vais conduire cette campagne.» En clair, pas de place pour Michel Rocard, qui n'avait d'ailleurs rien demandé.
L'hypothèse Rocard avait repris corps un peu avant Noël. Le mardi 16 décembre, une réunion au sommet réunit François Hollande, Jean-Christophe Cambadélis, Martine Aubry, Catherine Trautmann, Pierre Moscovici, Claude Allègre et Daniel Vaillant. Ils sont venus discuter des têtes de liste régionales, et donc des éventuels présidents de région. Une par une, les régions gagnables par la gauche sont passées au crible et le constat s'impose: que des fabiusiens ou presque! Alors, lorsque le ministre des Finances, Dominique Strauss-Kahn, propose pour l'Ile-de-France d'asseoir Laurent Cathala, député maire de Créteil (et fabiusien) dans le siège de président en cas de victoire, c'est niet. Claude Allègre s'en mêle: «Et pourquoi pas Jean-Paul Huchon (successeur de Rocard à la mairie de Conflans-Saint-Honorine)?» Puis finalement: «Et Michel Rocard?» Daniel Vaillant opine. DSK ronchonne: «Si vous mettez Rocard, il n'y a plus de ticket possible. Si c'est lui, je n'y vais pas.» Ce week-end, la jospinie donnait encore un drôle de sp