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Libération

Chirac défenseur du Sénat et pourfendeur de l'Etat. Le Président a multiplié les piques contre le gouvernement.

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publié le 7 janvier 1998 à 17h50

A chacun ses voeux. Et, cohabitation oblige, ceux de Jacques Chirac

ne collent pas à ceux de Lionel Jospin. En deux occasions, hier, le chef de l'Etat n'a pas manqué de le rappeler en recevant tour à tour les bureaux de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique et social, et les corps constitués.

Dans le registre critique feutrée, il a d'abord allumé le gouvernement pour son usage excessif de la procédure d'urgence au Parlement, qui supprime le jeu des navettes entre l'Assemblée nationale et le Sénat. «La fréquence de son usage, qui est certes une prérogative constitutionnelle à la disposition du gouvernement, ne favorise pas toujours la qualité des travaux législatifs, en particulier pour les projets de lois complexes qui exigent une discussion approfondie», a déclaré Chirac en reprenant à son compte, la veille de la rentrée parlementaire, l'une des antiennes de l'opposition et du président du Sénat, René Monory.

Pour le chef de l'Etat, cette procédure d'urgence parlementaire, décidée notamment pour la discussion des projets de lois Aubry sur les emplois-jeunes, Guigou sur la nationalité et Chevènement sur l'immigration, «affecte aussi le rapprochement des points de vue entre les deux Assemblées et nuit, par là-même, au fonctionnement du bicamérisme auquel les Français sont fortement attachés. Les fonctions de débat et de contrôle supposent que le Parlement dispose dans les faits et les moyens de s'exprimer et d'agir.»

Le chef de l'Etat n'a pas manqué de faire al