Pas de clerc place du Colonel-Fabien. A l'image du gouvernement qui,
faute d'avoir vu venir les occupations d'antennes des Assedic, est empêtré, la direction communiste, elle, se trouve en porte-à-faux. Le mouvement, initié en partie par une CGT combative, a contraint Robert Hue à une double figure artistique: premier temps, soutien confiant et, pour ainsi dire, sans conditions, aux mesures annoncées par Martine Aubry («elles vont dans le bon sens»); second temps, exhortation à «aller plus loin».
«Relais citoyens». C'est que Robert Hue doit tenir les deux bout d'une même chaîne: d'un côté, la participation communiste au gouvernement Jospin, qui représente l'essence même de sa stratégie; de l'autre, «coller» à un mouvement plutôt populaire. «Tel est le rôle du Parti communiste dans la majorité: être le relais des gens qui luttent», explique le numéro deux du PCF, Pierre Blotin. Il y a deux ans, Robert Hue parlait déjà de «relais citoyens» en évoquant la mission d'éventuels ministres du PCF" Dans son équation, le patron communiste doit maintenant prendre en compte un élément déterminant: les gros bataillons du PCF viennent de la CGT. Cette «base», parfois radicale, perçoit la réalité à travers son quotidien de chômage, de salariés modestes sur la voie de la précarité et de luttes de terrain. Sans parler de «courroie de transmission à l'envers», les troupes communistes apparaissent d'abord comme étant celles de la centrale syndicale. C'est flagrant à Marseille, creuset du mouvem