Les chômeurs occupent, les CRS évacuent. Depuis hier, le mouvement
de colère des sans-emploi a pris un tour nouveau. Devant la montée en puissance des occupations d'antennes Assedic, et à la veille du conseil d'administration de l'Unedic (régime d'assurance chômage) de ce mercredi et des manifestations prévues un peu partout,dont la principale à Paris, les préfets semblent avoir opté pour la «blitzkrieg», la guerre éclair. A peine envahis, les locaux sont aussitôt évacués. Après Limoux (Aude) lundi, ce fut le cas hier pour l'antenne Assedic de Perpignan-Sud, où se trouvaient une vingtaine de personnes réunies par un comité CGT. Les sites d'Elbeuf (Seine-Maritime) et de Clermont-Ferrand, tout juste investis, ont aussi été évacués. Sous les huées de quelques manifestants, des policiers, entrés par l'arrière du local de Clermont-Ferrand, ont traîné dehors la dizaine de personnes qui se trouvaient à l'intérieur, dont le président du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP), Hubert Constancias, et le secrétaire régional de la CFDT Auvergne, René Defroment, connu pour son opposition à Nicole Notat. A Paris, rue du Faubourg-Saint-Martin (Xe), les forces de l'ordre ont entrepris de déménager «sans incident» les chômeurs. Ces derniers ont alors choisi une nouvelle cible, la Direction départementale du travail et de l'emploi (DDE), quai de Jemmapes, avant de devoir à nouveau quitter les lieux. «Ça ne fait rien, on trouvera autre chose. Maintenant, on va adopter la stratégie