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Libération

Des maires aux avis mitigés. Ils s'interrogent sur la portée de la table ronde présidentielle.

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publié le 8 janvier 1998 à 17h53

Signe politique fort ou réelle volonté de faire avancer les

problèmes de violence urbaine? Les maires contactés pour participer à la table ronde du 12 janvier hésitaient hier entre les deux options. «Je ne me fais pas trop d'illusions ce sur quoi ça va déboucher», confiait Patrick Braouezec, le député maire (PC) de Saint-Denis. «En une heure trente, cela n'ira pas très loin.» Comme d'autres édiles, en voyant le nom de leur ville montrée du doigt sur les «violences urbaines», il a pris la mouche. «Il faut qu'on fasse attention à ne pas stigmatiser les gens des quartiers. On l'a déjà trop fait», indiquait-il. Sûr, il aurait préféré s'exprimer sans que la presse en soit informée. Certain, il sortira du consensus républicain. «Il ne faut pas répondre uniquement par un traitement sécuritaire, dit Braouezec. Il faut aussi mobiliser sur des choses constructives, et respecter les gens.» Hier, l'Elysée voulait à tout prix éviter l'amalgame entre les maires invités et le thème de la table ronde, pour ne pas donner une mauvaise image des villes. Eviter la tourmente médiatique autour de la violence urbaine et sa transformation en enjeu politique, la préoccupation est présente dans l'esprit des édiles. «Il ne faut pas en faire une bataille politicienne», explique Bruno Le Roux, le député-maire (PS) d'Epinay-sur -Seine. «Le Président va nous écouter, et puis il pourrait donner des signes pour maintenir la cohésion sociale et décourager ceux qui seraient tentés par

une récupération politiqu