«Devenir incontournable», tel est l'objectif que Bruno Mégret a
assigné hier au Front national au cours d'une conférence de presse organisée à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) pour lancer la «phase active» de la campagne des élections régionales du mois de mars. Têtes de listes désignées, le Front national se veut en «ordre de bataille» et lancera son «rouleau compresseur» avec une grande convention réunissant tous ses candidats les 17 et 18 janvier à Lyon. Avec l'ambition de «jouer gagnant, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur, derrière Jean-Marie Le Pen», a annoncé le délégué général du FN. Au passage, il s'est réjoui que «Lionel Jospin ait mangé son pain blanc» et a jugé que «la véritable opposition se situe désormais au sein de la majorité plurielle: Robert Hue et Dominique Voynet sont plus offensifs envers le gouvernement que Philippe Séguin». Avant d'asséner que, «coincés entre la gauche et le FN, le RPR et l'UDF n'ont plus d'espace politique». Le parti d'extrême droite entend d'ailleurs profiter des échéances électorales du printemps pour accentuer sa pression sur une droite RPR-UDF que le numéro deux du FN a qualifiée d'«opposition de pacotille».
Seul contre tous, le Front national ne peut guère espérer jouer d'autre rôle aux régionales que celui de faiseur de rois. «On n'est pas parti pour des accords de gestion», a reconnu Mégret, qui s'est contenté d'évoquer «un esprit de rassemblement en direction des militants et des élus locaux de droite qui ont des états d'âme».