Jacques Chirac n'a officiellement pas devancé l'appel. Les violences
urbaines de ces dernières semaines voitures incendiées à Strasbourg et Saint-Etienne, affrontements après la mort de jeunes à Dammarie-les-Lys et à Lyon ne l'auraient donc pas poussé à organiser une «table ronde» sur la violence urbaine le 13 janvier prochain à l'Elysée. «C'était prévu depuis le mois de novembre», dit-on dans l'entourage du Président. N'empêche. Le problème mobilise désormais le sommet de l'Etat. «Chaque jour les limites sont franchies au-delà desquelles la société se défait», avait déclaré le président de la République lors de ses voeux du 31 décembre. «L'Etat doit jouer son rôle. Il doit s'efforcer de mieux comprendre. Il doit prévenir. Il doit aussi punir quand il le faut (...). Que les pouvoirs publics restaurent l'ordre et la sécurité, qui est la première des libertés», avait également martelé le chef de l'Etat. Douze maires de villes moyennes, de gauche comme de droite (Pierre Bédier, RPR Mantes-la-Jolie, Jean-Marie Bockel, PS Mulhouse, Patrick Braouezec, PC Saint-Denis...), particulièrement concernées par la violence urbaine, participeront à cette table ronde. «Il ne sortira pas de cette réunion de recette miracle», indique-t-on dans l'entourage du président de la République. Jacques Chirac ne devrait d'ailleurs pas communiquer sur le sujet à l'issue de la table ronde à l'Elysée. Comme pour ne pas être en reste dans ces grandes manoeuvres, hier matin, le ministre de l'Intérie