Jacques Chirac peut se féliciter de son début d'année. Six mois
après la défaite de la droite aux législatives, le chef de l'Etat a profité du marathon des voeux, qui se sont terminés hier avec ceux à la presse, pour tenter de se refaire une image. Fini le Président sous le coup de la dissolution qui, tant que Lionel Jospin planait dans les sondages, ne pouvait se faire entendre. Le Premier ministre empêtré dans le conflit des chômeurs, Chirac peut espérer être écouté. En cet an nouveau, il entonne donc un credo libéral et sécuritaire, qui le pose en leader de l'opposition, statut que certains dirigeants au RPR ou à l'UDF étaient tentés de lui refuser. Le profil nouveau n'a pas échappé à la gauche. «Devant l'absentéisme de la droite, il faut que le Président fasse le boulot», a cru devoir remarquer, hier, Jean-Christophe Cambadélis, député PS de Paris.
«Responsable de l'avenir de la nation, j'interviendrai chaque fois que ses intérêts seront en jeu pour vous dire ce que je crois être bon pour les Français», a prévenu le chef de l'Etat dès le 31 décembre. Alors même que des incidents troublent les nuits de Strasbourg depuis Noël, il surfe longuement, ce soir-là, sur l'insécurité «dans les écoles, dans les transports, dans les rues», thème propice à rassurer l'électorat de droite. Pour Chirac, cette mise au point a l'avantage de placer en porte-à-faux les socialistes qui ont amorcé, lors du colloque de Villepinte en octobre, un tournant sécuritaire. En invitant aujourd'hui à l'E