Ils ont raison de se révolter. A la mairie de Paris comme au
rectorat, les responsables des affaires scolaires assurent qu'ils «comprennent parfaitement» la colère des parents d'élèves de La Chapelle. Pour protester contre le déficit chronique d'équipement scolaire, une vingtaine d'habitants de ce quartier populaire du XVIIIe arrondissement occupe depuis plus d'un mois une école maternelle en préfabriqué, inaugurée en 1995 par le maire Jean Tiberi.
Lundi dernier, la mobilisation a gagné les sept écoles du secteur, toutes fermées à l'initiative des parents d'élèves. Initialement promise pour la rentrée prochaine, la construction en dur d'un nouvel établissement n'est envisagée que dans quatre ans. Selon la municipalité, il ne sera pas possible non plus de satisfaire, avant ce délai, l'autre exigence des parents mobilisés: l'inauguration d'un nouveau collège dans ce quartier fortement enclavé.
Village gaulois. Adossé au boulevard périphérique, le quartier de la Chapelle a des allures de village gaulois barricadé, à l'Est comme à l'Ouest, entre deux vastes emprises ferroviaires. La plupart des établissements de ce lieu très cosmopolite accueillent majoritairement ce qu'il est convenu d'appeler «un public défavorisé». Selon son directeur, Pierre Kerlou, plus de la moitié des élèves de l'école primaire de la rue de Torcy sont issus de famille «qui ne parlent pas le français à la maison», ce qui justifie amplement son inscription dans la zone d'éducation prioritaire (ZEP) de La Chap