Retour à la case départ. En moins de dix heures d'examen du projet de loi Guigou, les sénateurs sont revenus hier sur la majorité des dispositions votées par les députés en décembre sur le code de la nationalité. Ils ont adopté hier un texte très voisin de la loi Méhaignerie de 1993.
Suppression de l'article 1, de l'article 2, de l'article 4, du 5 et ainsi de suite" Comme prévu, le Sénat, où la droite est majoritaire, a supprimé, les unes après les autres, les dispositions du projet de loi Guigou. Impuissante devant la loi du nombre, la garde des Sceaux n'a pu que répéter qu'elle était défavorable aux amendements adoptés par les sénateurs.
Au terme de ce sabrage, les jeunes nés en France de parents étrangers restent tenus de manifester leur volonté de devenir français à leur majorité. Et les étrangers qui épousent un Français ou une Française devront attendre deux ans, et non pas un comme le prévoit le projet Guigou, pour acquérir la nationalité française. Ce retour à la loi Méhaignerie et à sa mesure essentielle, la manifestation de volonté, n'est évidemment pas définitif, puisque les députés ont toujours le dernier mot. Le texte d'Elisabeth Guigou devrait donc être définitivement adopté avant le printemps.
La séance, par ailleurs fort calme, a une fois de plus illustré le gouffre qui sépare la droite et la gauche en matière de nationalité. «Il y a une droitisation certaine de l'opposition, remarquait hier Monique Cerisier Ben Guiga (PS, représentant les Français établis hors