Menu
Libération

A l'heure des 35 heures. Les élus PS bachotent le projet de loi Aubry. Ils ont été entraînés à répondre à toutes les objections possibles.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 janvier 1998 à 16h17

Séance de bachotage, hier matin, à l'Assemblée nationale. Salle

Colbert, cent députés et sénateurs PS se sont concentrés trois heures durant sur les 35 heures, sous l'oeil exigeant de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la solidarité. Les missi dominici ont été entraînés au jeu des questions-réponses: pourquoi les entreprises ont-elles intérêt à s'engager? Pourquoi l'Etat se mêle-t-il des négociations d'entreprise? Comment démontrer l'efficacité de la loi en matière de création d'emploi? A tous, on a répété à l'envi: «Vous devez convaincre, dynamiser, démontrer.» Cette répétition générale, plutôt exceptionnelle, a été jugée nécessaire par le gouvernement avant la bataille des 35 heures qui débutera le 27 janvier à l'Assemblée. Elle dément, au passage, «la tranquillité» affichée par Jean Le Garrec, député du Nord et rapporteur du projet de loi. Tout le monde s'attend en effet à un débat difficile. La droite, relayant les hauts-le-coeur du patronat, fourbit ses armes. Et le mouvement des chômeurs est venu rajouter au scepticisme ambiant autour de la question de la réduction du temps de travail créatrice d'emplois. «Vu le contexte, on n'a vraiment pas intérêt à se louper», confie, un brin stressé, un député PS dans les couloirs. «Bien évidemment, il sera difficile de convaincre ceux qui ne veulent pas écouter», rétorque Jean Le Garrec. Ce dernier a présenté hier le projet et la trentaine d'amendements que compte déposer le Parti socialiste. Pour commencer, des PME, vo