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Libération

Les «regrets» du gaffeur Jospin. Après la bronca de la veille, la droite exigeait des excuses.

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publié le 16 janvier 1998 à 16h18

Point, à la ligne. Conscient d'avoir fait un bêtise, en suggérant

mercredi à l'Assemblée nationale que la droite était dans le camp des esclavagistes et des antidreyfusards, Lionel Jospin tente de se replier en bon ordre. Il s'est dit prêt, hier, à exprimer ses «regrets» à l'opposition. Manière de signifier qu'il voudrait considérer l'incident comme clos. Et qu'il est temps de passer à autre chose: «Je crois que c'est vraiment un incident parlementaire comme il en existe beaucoup en démocratie. Il ne faut pas le dramatiser.» Et de jurer comme le renard de la fable: «Pour ce qui me concerne, c'est la première fois et j'ai bien l'intention que cela soit la dernière.»

«Trop fort». Il lui a fallu une nuit de réflexion pour considérer qu'il avait poussé le bouchon un peu loin. Sortant de l'hémicycle, mercredi après-midi, le Premier ministre s'est aussitôt tourné vers ses collaborateurs de Matignon: «Alors?» Mines embarrassées dans l'entourage ainsi interpellé et réponses sans appel: «Tu y es allé trop fort.» Revenu à son bureau, il a relu le script de son intervention, s'efforçant de se convaincre qu'il n'avait pas prononcé un mot de trop. Puis, dans la soirée, la tension retombée, le doute s'est insinué, instillée par les comptes rendus des journaux télévisés: une minute de bronca parlementaire qui fait un peu désordre. Enfin, hier matin, la «une» des journaux finit d'emporter sa conviction. Va pour le repentir" «A partir du moment où il exprime ses regrets, on retrouve le registr