Lille de notre correspondance
«On a l'impression que l'aide sociale dans ce pays ne sert qu'à payer les huissiers!» Abruptement, ce fonctionnaire résume le sentiment des agents préposés à l'accueil des familles en difficulté à la préfecture du Nord. Depuis la mise en place de la mission sociale d'urgence mardi, les deux lieux d'accueil à Lille et dans les cinq sous-préfectures des départements ne désemplissent pas. Plus de 300 personnes mercredi, pratiquement le triple hier, autant d'appels téléphoniques. Depuis trois jours, 2 700 demandes ont été transmises à la préfecture du Nord. Quinze fonctionnaires ont été détachés de leur service habituel pour accueillir, conseiller, aider à remplir la demande d'aide financière.
Hier, la mission d'urgence sociale, créée sur instruction du Premier ministre, se réunissait pour étudier les premiers dossiers. «Nous avons promis aux familles une réponse dans les dix jours. Si leurs problèmes correspondent à des aides classiques, les dossiers seront traités directement par les organismes sociaux compétents.» «L'aide d'urgence ne doit servir qu'aux autres cas», explique Jean-Michel Jumez, le directeur de la communication de la préfecture. La mission départementale dispose de 47 millions de francs pris sur les 320 dégagés au niveau national. Le reste du milliard devrait être distribué à la fin de la semaine aux préfectures. A l'hôtel du département, un premier guide donne les formulaires et quelques conseils. «Pour les couples, il faut deux de