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Libération

«Nous voulions partir à 30 et arriver à 500». En dépit d'une mobilisation limitée, AC! a gagné sa reconnaissance sociale.

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publié le 17 janvier 1998 à 16h21

Lille, correspondance.

Un élu socialiste du Nord le concédait il y a quelques jours: «On a certainement mal perçu le mouvement des chômeurs. On le pensait marginal, et en fait j'ai le sentiment qu'un nouvel acteur de la vie politique est en train de naître.» La coïncidence des événements est parfois cruelle. Le 8 décembre, Martine Aubry et le PDG de Toyota venaient annoncer en grande pompe la création de 2 000 emplois à Valenciennes. Quelques jours après, une trentaine de militants d'AC! (Agir ensemble contre le chômage!) et de la CGT semblent vouloir leur répondre: «Et nous?» Lors des tout premiers jours d'occupation du siège des Assedic d'Arras, personne ne s'émeut particulièrement de ce mouvement, assez traditionnel à la veille des fêtes. Pour les pouvoirs publics, c'est la CGT qui a pris l'initiative et qui organise. Pas d'excès d'inquiétude, donc, le syndicat est un «interlocuteur habituel et raisonnable».

Un noyau de durs. Très vite, le mouvement des militants d'AC! s'autonomise, la CGT ne semble plus là que pour apporter une logistique, ses dirigeants ne sont pas ceux qui viennent négocier avec Daniel Cadoux, le préfet du Pas-de-Calais. «On a bien senti au début que l'aide structurelle était apportée par la CGT. C'est en cours de route que les mouvements de chômeurs ont pris le dessus», reconnaît un proche collaborateur de Daniel Cadoux. Autour du charismatique leader régional d'AC!, Jean-Marie Honoret, un noyau de «durs» se constitue. Les autres militants viennent pa