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Libération

Une marche suivie contre le FN. Quelque 5000 personnes ont manifesté à Lyon contre le parti de Le Pen.

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publié le 19 janvier 1998 à 16h02

Lyon envoyé spécial

F comme fasciste, N comme nazi, à bas le FN!» «Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d'immigrés!» A l'aube de la campagne des régionales, près de 5 000 personnes ont sonné samedi après-midi à Lyon le lancement de la mobilisation des anti-FN. Jeune et bon enfant, le cortège, réuni à l'appel de la «coordination lyonnaise contre l'extrême droite» qui rassemble associations (Ras l'Front, SOS Racisme, Licra, etc.), syndicats et partis de gauche, a traversé dans le calme le centre de la ville. A l'initiative de la CGT et d'AC!, une partie de la manifestation des chômeurs s'est jointe au défilé des anti-FN, inspirant des slogans tel: «C'est pas les immigrés qu'il faut virer, c'est le chômage et la précarité!» Hier, à la tribune de la convention du FN, le vice-président du mouvement, Roger Holeindre, s'est chargé de dénoncer «cette racaille, ces voyous, faux chômeurs et vrais pédés» qui «hurlaient leur haine, la bave aux lèvres». Le seul moment de tension de la manifestation était en fait venu d'une provocation du groupuscule fasciste et antisémite Jeune Nation dont quelques militants, cachés sur un toit, ont déversé des centaines de tracts clamant «Dreyfus était coupable» au passage du cortège des anti-FN. Indignés, ceux-ci se sont arrêtés quelques instants, avant de reprendre leur route jusqu'à la Bourse du travail où le mouvement Ras l'Front, fort d'un réseau de 130 collectifs implantés dans toute la France, tenait ses premièr