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Libération

Une nouvelle géographie.

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publié le 19 janvier 1998 à 16h27

La gauche est plurielle, le Parti communiste aussi. Des blocs,

d'importance inégale, coexistent place du Colonel-Fabien. Robert Hue l'a voulu ainsi. Le mouvement des chômeurs a fait apparaître au grand jour ces sensibilités. Autour du secrétaire national, les «huïstes» ont joué la double partition de la solidarité avec le gouvernement et du soutien aux mouvements sociaux. Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, a été la première à monter au créneau pour parler de la «légitimité» du mouvement. En embrayant, Hue n'a cessé de souligner le bien-fondé de l'action des sans-emploi, poussant Jospin à prendre des mesures en leur faveur, mais insistant néanmoins à chaque fois sur l'appartenance du PCF à la majorité. Sentinelle vigilante des engagements de la gauche en général et du PCF en particulier, Alain Bocquet, président du groupe parlementaire, a fait vibrer la corde protestataire, blâmant vigoureusement les évacuations policières des Assedic, «une faute humainement et politiquement grave». Il a dû s'en expliquer devant Lionel Jospin, sourcilleux lui aussi devant tout manquement à la solidarité. Partisans de la radicalité tout autant que de la participation gouvernementale, les refondateurs du PCF ont été quelque peu silencieux: le soutien apporté par Hue aux chômeurs, qu'ils ont approuvé, leur a en effet laissé peu de marge. Quant à la CGT, où se recrutent les plus gros bataillons du PCF, elle a réussi, contrairement au parti, à ne pas être distancée par