«Élève solidaire», «élève occupant», Vincent hésite. Interne de
l'Ecole normale supérieure (ENS), il ne sait quel terme choisir: «De toutes façons, j'aurais occupé les lieux normalement.» Mais Vincent, 21 ans, étudiant en seconde année de la rue d'Ulm, à Paris, a fait plus. Il était un des élèves en lutte avec la quarantaine d'occupants des lieux, jusqu'à hier soir, quand ils ont décidé de lever le camp après six jours d'occupation. Avec une «grosse vingtaine» d'autres élèves, Vincent était le porteur de «clopes, de journaux, et de bouffe» des manifestants. De ceux, aussi, qui ont apporté la banderole de l'Ecole normale supérieure à la manifestation de samedi. En guise de laissez-passer contre le blocus policier et la vigilance du personnel de l'établissement: sa carte d'élève.
La voix posée, Vincent parle de «ça», son engagement, et du comité de soutien d'élèves et de personnel de l'ENS, comme d'une «chose normale», «naturelle». Quand les manifestants ont débarqué, mercredi dernier, il n'a pas réfléchi. C'est «immédiatement» qu'il s'est rangé «de leur côté»: «Privés de l'arme de la grève, il ne leur reste que les manifs et les occupations pour se faire entendre, alors"» Alors, Vincent et les autres ont multiplié les actions. Participé aux assemblées générales «occupants élèves». Fait signer des pétitions. Et joué un double rôle de contrepoids. Contre l'administration, d'abord. «Parce qu'elle avait pris la décision d'arrêter les cours, sous prétexte de sécurité; alors qu'il s'