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Libération

La renaissance citoyenne des enfants de la révolution.

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publié le 20 janvier 1998 à 16h30

Avec les chômeurs, une certaine idée de l'extrême gauche est de

retour. Déstabilisés par le mouvement, Martine Aubry comme Nicole Notat et Marc Blondel en ont profité pour agiter le classique chiffon rouge de la «manipulation». Trop simple pour un mouvement novateur, l'argument ne doit pas masquer qu'après les grèves de décembre 1995, les luttes de sans-papiers et les coups d'éclat des sans-logis, la révolte des sans-emploi témoigne du renouveau, depuis le début des années 90, d'une gauche «radicale», qui répugne à se dire «extrême». Une extrême gauche aux contours flous, associative avant d'être proprement politique, et, surtout, qui se veut «citoyenne» avant de s'admettre «radicale». Elle a réapparu sous des sigles nouveaux, comme AC!, DAL (Droit au logement), Droits Devant!!, CDSL (Comité des sans-logis) ou Ras l'Front, qui ont appris à coopérer pour se retrouver aux côtés des chômeurs: «Tous ensemble!» comme le clamait le slogan de 1995.

Pour l'essentiel, deux générations militantes fécondées par la famille Debré: la première en 1973, lors des manifestations contre la réforme des universités de Michel Debré, la seconde née l'an dernier, avec l'opposition au texte sur l'immigration du fils, Jean-Louis, ministre de l'Intérieur à l'époque. Il y a vingt-cinq ans, les anciens étaient anars, maos ou «trotsk»; certains le sont encore mais la plupart, souvent nés en 1953, ont changé et, comme leurs cadets, récusent toute étiquette pour une gauche aussi «plurielle» que celle qui si