Seule. Dominique Voynet ne le cache pas. «Au sein de gouvernement,
je reste isolée sur le dossier du nucléaire. Mes options ne sont pas partagées», a reconnu hier la ministre Verte de l'Environnement lors de la présentation de ses voeux à la presse. En coulisses, la majorité plurielle, PS et Verts en particulier, s'affronte durement sur ce dossier. Moins sur l'arrêt définitif de Superphénix, qui monopolise l'attention, que sur la question des laboratoires souterrains, futurs centres d'enfouissement des déchets radioactifs. Les écologistes prônent un stockage en surface.
Désireux de ne pas rajouter un nouveau motif de discorde au sein de sa majorité, le Premier ministre a annulé in extremis, le week-end dernier, le comité interministériel sur le nucléaire, qui devait réunir aujourd'hui à Matignon Dominique Strauss-Kahn (Economie et Finances), Christian Pierret (Industrie), Dominique Voynet et Claude Allègre (Recherche). Officiellement, Matignon a prétexté l'agenda chargé du Premier ministre. Cependant, à l'approche des élections régionales, l'annonce du choix d'un ou de plusieurs sites pour accueillir des laboratoires souterrains ne serait pas sans conséquences électorales (trois lieux sont déjà pressentis, dans la Vienne, la Meuse et le Gard). Le gouvernement a donc tout intérêt à reporter cet arbitrage. Mais l'enjeu est beaucoup plus vaste.
La date du 29 janvier évoquée pour un nouveau comité interministériel n'a pas été confirmée hier. Quant à la visite de Voynet à Creys-Mal