Cris et chuchotements. Les négociations entre le RPR et l'UDF pour
les régionales avancent lentement. Mardi soir, le plus gros a été fait. Les deux délégations se sont mises d'accord sur les chefs de file régionaux. Et, depuis hier, elles planchent sur la composition, nom par nom, des listes départementales.
Comme prévu, au nom du droit de suite, l'UDF a lâché sur la Bretagne, dont la présidence est actuellement occupée par un gaulliste, et qui en cas de victoire reviendra à Josselin de Rohan, président du groupe RPR au Sénat. Chez les centristes, l'affaire a provoqué un véritable psychodrame. Lors du bureau politique de Force démocrate qui a duré près de six heures dans la nuit de mardi à mercredi, Pierre Méhaignerie, qui convoitait le fauteuil, a hurlé au lâchage. Furieux, il a menacé de ne pas conduire la liste d'union dans son fief d'Ille-et-Vilaine. «Il a tort de crier. Si son score est meilleur que celui de Josselin de Rohan dans le Morbihan, il pourra toujours au dernier moment prendre la présidence. Le RPR nous a déjà fait le coup ailleurs», observe un dirigeant UDF. Josselin de Rohan a pris les devants et mis en garde ceux qui «se placeraient dans un contexte de désunion de l'opposition»: «Je ne veux pas croire que tel est l'état d'esprit de M. Méhaignerie et de nos collègues de Force démocrate.» Ambiance. L'UDF, de son côté, veut obtenir des garanties de la Rue de Lille pour que François Guillaume, député RPR de Meurthe-et-Moselle, n'essaye pas, au dernier moment,