C'est un débat sans surprise et sans enjeu qui s'est ouvert hier au
palais du Luxembourg où les sénateurs examinent, durant une semaine, le projet Chevènement sur l'immigration. Le Sénat, où la droite est majoritaire, devrait en effet revenir sur la plupart des dispositions votées en décembre dernier par les députés, comme il l'a fait pour la loi Guigou sur la nationalité. Mais, la Constitution donnant le dernier mot à l'Assemblée nationale, les sénateurs ne pourront empêcher que soit modifié pour la vingt-cinquième fois l'ordonnance de 1945 qui régit depuis plus d'un demi-siècle le droit des étrangers. L'an dernier, dans un contexte politique différent, les sénateurs avaient réussi à durcir la loi Debré alors en discussion malgré un baroud d'honneur de la gauche. Mais hier, la discussion générale qui ouvrait l'examen du projet a été à l'image de ce débat sans enjeu. Pour la forme, Jean-Pierre Chevènement a défendu son projet sans grandes illusions. La commission des lois venait de tailler dedans à la serpe. Jacques Larché (UDF, Seine-et-Marne), son président, s'est notamment interrogé sur l'urgence à rapiécer, une fois encore, «cette vieille tapisserie ravaudée» d'ordonnance de 45. La gauche, qui s'est souvent posé la même question, a pour sa part salué les avancées du projet, mais a aussi énuméré ses insuffisances. Le seul petit suspense de la séance a finalement été la confrontation entre Charles Pasqua (RPR, Hauts-de-Seine), le père de la loi sortante, et Jean-Pierre Ch