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Libération

Intransigeant, à 500 millions près. Le Premier ministre a tenté de concilier «détresse sociale» et rigueur budgétaire.

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publié le 22 janvier 1998 à 16h41

Chômeurs et gauche plurielle souhaitaient que Lionel Jospin «fasse

un geste». C'était le prix demandé pour obtenir l'arrêt d'un mouvement social tectonique qui tourneboule le pays et la vie du gouvernement depuis un mois. Intransigeant le mardi, le Premier ministre allait-il céder le mercredi? S'il restait par trop inflexible, il mettait en péril son image d'homme de gauche, ouvert à la «détresse» sociale; s'il se montrait versatile, il y allait de son image de chef de gouvernement capable de tenir «le cap». Pour essayer de conserver l'une et l'autre, le Premier ministre a joué, hier soir, des mots et du calendrier. Au milliard débloqué le 9 janvier pour les situations d'urgence, il n'ajoutera rien. Rien tout de suite. C'est un «choix» de gouvernement, a-t-il dit: «Mettre l'argent sur l'emploi et pas sur l'assistance.» Mais la fin de non-recevoir jospinienne n'est pas un oukase à la mode Juppé. Ce qui n'est pas accordé en hiver, le sera au printemps. Les minima sociaux seront indexés bientôt sur le coût de la vie et l'Allocation spécifique de solidarité fera l'objet d'un rattrapage. Coût, un demi-milliard de francs.

Le message est subtil mais Jospin veut croire qu'il va lui permettre de recouvrer un équilibre. Rester en phase avec une opinion qui a de la sympathie pour les chômeurs mais qui ne se confond pas avec eux, ne pas céder à la surenchère d'une majorité plurielle sur laquelle il entend garder une autorité, rendre crédible son action, tel était son souci. C'est parce