Menu
Libération

5000 F pour «encourager la natalité française». Prime discriminatoire à Vitrolles.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 janvier 1998 à 16h03

Vitrolles envoyé spécial

A Vitrolles, il y a les bons bébés, et les autres. Forte de ce principe, la municipalité Front national a décidé d'allouer une prime de 5 000 francs aux parents dont les enfants sont nés après le 1er janvier 1998. Les bébés ne doivent pas satisfaire à des critères particuliers. Mais les parents, oui: ils doivent habiter la ville depuis plus de deux ans, et l'un au moins doit être ressortissant de l'Union européenne. Votée mardi en conseil municipal, cette mesure entrera en vigueur dès que la sous-préfecture d'Istres aura reçu une copie de la délibération municipale, ce qui n'était pas le cas hier après-midi.

En présentant cette décision hier à la presse, Bruno Mégret, «porte-parole» de la mairie dirigée par sa femme Catherine, a insisté sur son caractère «historique»: «La première mesure de préférence nationale mise en oeuvre sous la cinquième République.» Et ne lui parlez pas de discrimination: «D'abord, nous, on ne dit pas discrimination, on dit préférence», corrige-t-il. Et la prime «sera versée à tous, quelles que soient l'origine ethnique ou la religion.» CQFD: pas racistes, au Front. Enfin, un peu quand même: «Chacun sait que les populations étrangères ont un taux de natalité très élevé et que leurs familles sont en général très nombreuses», lit-on dans le texte remis à la presse, pour justifier l'objectif suivi, «encourager la natalité française».

C'est le même objectif que la Ville de Paris poursuivait, en 1985, en instaurant une «allocation d