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Libération

Jospin fustige poliment les patrons. Venu défendre les 35h à un forum, il ne les a pas convaincus.

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publié le 23 janvier 1998 à 16h03

Les chefs d'entreprise grillaient d'impatience de voir «la poignée

de mains torride» entre deux anciens copains de classe, aujourd'hui adversaires déclarés sur le dossier des 35 heures. Elle a été banale, rapide, quoique illuminée par les flashs. Hier, Lionel Jospin et le patron du CNPF Ernest-Antoine Seillière se sont retrouvés au Forum de l'Expansion, grand-messe économique organisée par le groupe du même nom. Au lendemain de sa prestation télévisée, le Premier ministre était venu avec la ferme intention de secouer le patronat sur la réduction du temps de travail. Après un discours qu'il reconnaît à l'avance «maîtrisé, voire académique», Lionel Jospin s'est ensuite lancé dans des «figures libres» plus décoiffantes. Le buste penché en avant, la voix tendue, il apostrophe les chefs d'entreprise, non sans commettre un lapsus qui en dit long sur les épreuves qu'il traverse: «Vous avez vu ce qui vient de se produire depuis un an, euh, depuis un mois...» Pour le Premier ministre, le mouvement des chômeurs concerne aussi les patrons: «Votre responsabilité est engagée! On ne peut pas dire l'emploi, c'est les entreprises, le chômage, c'est l'Etat.» Fustigeant la fronde patronale sur les 35 heures, et cette «spécificité française» qui consiste à se plaindre sans cesse de «courir avec un boulet au pied», il s' énerve: «Plutôt que de se bloquer idéologiquement, ou psychologiquement, essayons de regarder ce qui se fait, et d'avancer.» Dans la salle, un cadre dirigeant de la chimie r