Drôle d'ambiance. Qui n'a pas échappé à François Hollande: «Le PS
gouverne, le PC et les Verts occupent, le MDC expulse, et le PRG observe.» Sourires autour de la table, à l'exception des amis du ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement. Ainsi a débuté hier à Paris à la Maison de l'Amérique latine, le sommet de la «gauche plurielle» venue sceller son alliance électorale pour les régionales de mars prochain. A un jet de pierre, des cars de CRS bouclent la rue de Solférino, où une cinquantaine d'anarchistes occupent le siège du PS, au nom des chômeurs. «On passe par un moment pas facile, mais les Français comprendront où on va», reconnaîtra dans la discussion Robert Hue. Pendant la crise, les affaires continuent.
Qu'importe si la veille, à la télévision, Lionel Jospin a encore déçu. «Évidemment, je ne fais pas la fine bouche. Mais je dois dire franchement que je regrette que l'on n'aille pas plus loin», déclare, ce matin, le secrétaire national du PCF dans France-Soir. Les Verts, eux, estiment «que le Premier ministre n'a toujours pas compris l'urgence de répondre aux demandes des chômeurs». Mais, ils sont venus quand même pour décrocher quelques places éligibles supplémentaires. Cela étant, on a connu la gauche plus ambitieuse dans sa mise en scène. Hier, c'était a minima: pas de photo de famille (ça n'aurait pas eu l'air crédible en plein désordre de la majorité), des leaders Robert Hue, François Hollande, Jean-Michel Baylet (Parti radical de gauche), Georges Sarre