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Libération

A Matignon, la semaine des journées de 35 heures. Comment Jospin, entouré de ses conseillers, a mûri sa position face aux chômeurs.

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publié le 24 janvier 1998 à 16h50

Hôtel Matignon, lundi, 13 heures, bureau du Premier ministre. Pas de

plateaux-repas pour Lionel Jospin et sa garde rapprochée: Olivier Schrameck, son directeur de cabinet, Jean-Pierre Jouyet, directeur-adjoint, Manuel Valls, le porte-parole, Aquilino Morelle, l'homme qui supervise les discours. Brain-storming et menu austère: faut-il lâcher «quelques milliards de francs» pour les chômeurs comme le souhaite François Hollande, le numéro un du PS? Contrairement aux apparences, ce n'est pas la contrainte budgétaire qui expliquera la décision finale, mais uniquement des considérations politiques. En opposant une fin de non-recevoir à la requête, le mardi, à l'Assemblée, puis, de façon plus nuancée, le mercredi, à la télévision, le chef du gouvernement répond à un seul objectif: écraser dans l'oeuf la tentative du PCF d'utiliser «la rue» pour influer sur le gouvernement. Un conseiller: «Céder aux communistes aujourd'hui, ça aurait été s'affaiblir irrémédiablement pour l'avenir.» Le samedi 17 janvier, Schrameck, Jouyet et Valls, ainsi que Gérard Le Gall, spécialiste des sondages à Matignon, et Marie Bertin, chef du service de presse, passent l'après-midi à préparer l'intervention télévisée du Premier ministre. Il s'interrogent sur la date et surtout sur le contenu. Le Gall et Valls en interne, Hollande en externe, se demandent s'il n'est pas temps «de faire quelque chose» pour les chômeurs. Olivier Schrameck et Jean-Pierre Jouyet sont réticents. Lionel Jospin, lui, pense que le mou