Le PCF mue et veut que ça se sache. Dans un parti pour lequel, plus
que d'autres, l'histoire est un élément essentiel de son identité, quelle plus belle preuve de sa «mutation» que l'ouverture de ses archives? Ce sera chose faite samedi, avec une journée «portes ouvertes» place du Colonel-Fabien, et des débats avec des historiens proches du parti ou pas, une allocution de Robert Hue et une exposition d'affiches. La décision d'ouvrir les archives a été prise en 1993, par Georges Marchais, alors secrétaire général du PCF. En novembre, au plus fort de la polémique sur le Livre noir du communisme, Robert Hue lançait la journée portes ouvertes. Une initiative rentable pour le secrétaire national. Il ne faut rien attendre de sensationnel de cette opération transparence, même si quelques perles gisent dans les mètres de rayonnages situés au sous-sol du siège du PCF. D'une part parce que toutes les archives qui concernent l'histoire du parti ne sont pas à Paris: des tonnes de documents se trouvent à Moscou ou dans d'autres capitales des ex-pays dits socialistes. En outre, les fonds de certains dignitaires, comme Maurice Thorez, considérés comme privés, ne sont pas encore accessibles. D'autre part, se conformant à la législation des archives nationales, le PCF respecte le délai de trente ans. Les archives consultables ne couvrent que la période antérieure à 1968. S'agissant des personnes, le délai est de soixante ans. Pour l'essentiel, les fonds ouverts recèlent les directives des