Il fallait une clarification. Le tête-à-tête entre Lionel Jospin et
Robert Hue, vendredi, à l'heure du café et des croissants, officiellement y a aidé. Depuis quelques semaines, la majorité plurielle a l'alliance qui flageole. Le mouvement des chômeurs l'a ébranlée. L'attitude du PCF et des Verts, un pied dedans un pied dehors, a fini par faire désordre. Alors il fallait remettre un peu d'ordre. D'où le petit-déjeuner, à en croire Hue, opportunément réclamé par lui. La collation, en tous cas, s'avère sacrément utile puisque désormais, de l'avis des deux partenaires, le climat est apaisé. «La situation revient à l'identique d'avant le mouvement des chômeurs et même d'avant les élections législatives», juge-t-on place du Colonel-Fabien. «Il n'y eu pas de remontrances, ajoute un dirigeant du PCF. Les deux hommes ont fait le point, ensemble, sans rappel au règlement.» L'agitation est-elle terminée pour autant? Voire. Car le Premier ministre a eu beau qualifier l'entretien d'«extrêmement chaleureux et positif», et le secrétaire national d'«extrêmement fructueux et très positif», l'affaire va laisser des traces. Chacun en convient. Le PCF «aura toujours quelque chose à dire, toujours de façon raisonnable», explique un dirigeant communiste. Le tout est de savoir quelles formes pour le dire le PCF prendra-t-il. Robert Hue peut contester publiquement les choix du gouvernement, regretter haut et fort qu'il ne donne pas satisfaction aux sans-emploi, réclamer un collectif budgétaire,