D'une intensité moindre, le mouvement des chômeurs, entamé il y a
plus d'un mois, se refuse néanmoins à signer une trêve. «Y'a des rhumes et des gens qui ont besoin de dormir, mais on continue», résume un représentant des comités chômeurs CNT (anarcho-syndicalistes). Dans l'attente des nouvelles manifestations prévues mardi, jour de l'ouverture du débat sur les 35 heures à l'Assemblée, les associations de chômeurs ont programmé plusieurs actions ce week-end. Vendredi, suivant l'exemple de Mulhouse, et celui de Paris jeudi, une trentaine de chômeurs ont occupé le siège du PS à Bordeaux. D'autres sont intervenus au centre culturel de Brest en lever de rideau des Précieuses ridicules version Deschiens. Après accord, sept chômeurs sont montés sur la scène. L'un d'entre eux, Manu, a lu un texte de son cru devant 1500 spectateurs. «Nous sommes des chiens perdus sans collier, mais nous avons retrouvé du mordant. Nous avons été virés comme des chiens par des chiens de l'endroit (la mairie) où nous nichions ... Chienne de vie, comme nous t'aimons.» Le public a applaudi, les Deschiens-acteurs ont repris le cours de la pièce de Molière. Plus classiques, les chômeurs de Paris, réunis à l'appel du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP), ont occupé quelques heures une ANPE . Ceux de Grenoble ont pénétré dans les locaux de l'Union patronale départementale. Action signifie aussi évacuation. Les forces de l'ordre ont fait sortir vendredi matin les 21 chômeurs qui occupaient depu