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Libération
Interview

«Tout ce qui est entreposé a certainement été nettoyé». Pour l'historien Marc Lazar, cette ouverture permet de corriger à la marge certains faits.

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publié le 24 janvier 1998 à 16h51

Historien, spécialiste du mouvement communiste, Marc Lazar (1) a été

invité par le PCF à étudier ses archives.

Le PCF a décidé d'ouvrir ses archives. Quel est son objectif?

Il faut d'abord rappeler que c'est Georges Marchais qui en 1993 a donné l'ordre d'ouvrir les archives du PCF. A cette époque, les historiens étaient reçus dans un tout petit local, avec un brave militant plutôt incompétent. Aujourd'hui, l'accueil est excellent, grâce à Mathilde Angeloni, la responsable des archives. Et la journée portes ouvertes montre bien que le PCF veut marquer le coup. C'est une avancée considérable, mais il faut espérer que le PCF nous donne plus. Est-ce une révolution?

Incontestablement, il s'agit pour la direction communiste de montrer que quelque chose change dans le parti. Le PCF a eu un rapport avec l'Histoire qu'on peut qualifier de «religieux». Il magnifie sa propre histoire, avec ses héros et ses épisodes glorieux. L'Histoire, pour un mouvement communiste, est un ferment de son identité. L'approche qu'il en a lui permettait de légitimer le passé, d'expliquer le présent et d'éclairer l'avenir. Avec l'ouverture des archives, le PCF se livre à ce qu'on peut appeler une «laïcisation» de son histoire. Pour signifier qu'il peut être prêt à la regarder en face, à la revisiter. Et ça peut servir Robert Hue" Il faut souligner, c'est important, que dans ces archives, il n'y a pas tout. Des limites ont été tracées. Sachant cela, le PCF peut d'autant mieux les ouvrir avec une large publici