Menu
Libération
Portrait

Cinq ministres dans l'oeil de Jospin.

Article réservé aux abonnés
par
publié le 27 janvier 1998 à 17h04
(mis à jour le 27 janvier 1998 à 17h04)

Aubry voit des ennemis partout

«Elle a les nerfs à fleur de peau», soupire un conseiller de Matignon. Au sein du gouvernement, nul ne conteste la qualité de son travail et on lui reconnaît, contrairement à un Chevènement, d'avoir établi des relations de confiance avec les députés de la majorité plurielle. Mais voilà, Aubry voit des ennemis partout: Dominique Strauss-Kahn et François Hollande, le patron du PS, ou même Claude Allègre, avec lequel elle entretenait pourtant d'excellentes relations. Même avec Jospin, la «mère emptoire», comme on l'appelle au PS, a des comptes à régler: elle lui reproche d'avoir trop tardé à faire évacuer les Assedic. Mais pour le Premier ministre, pas question de prendre ombrage de ce tempérament difficile: «Affaiblir Aubry, ce serait affaiblir tout le gouvernement.»

Voynet, cajolée et sermonnée

Avec elle, Jospin est à la fois formateur et censeur. Le lendemain des déclarations intempestives de la ministre de l'Environnement, le dimanche 4 janvier, il lui a fait par téléphone un petit cours de tactique politique: «Il ne faut pas que tes propos soient pris comme une attaque contre Martine Aubry. Car le jour où la CGT manifestera contre la fermeture de Creys-Malville, tu seras bien contente d'avoir son soutien.» Mais, parallèlement, le Premier ministre la cajole, la félicitant à son retour de Kyoto et, le cas échéant, la défendant contre ses collègues et en premier lieu contre Jean-Pierre Chevènement, qui lui disp