Coincé entre Edouard Balladur et Dominique Strauss-Kahn, le Front

national se cherche un espace en Ile-de-France. Jean-Yves Le Gallou, son chef de file aux élections régionales, a beau invectiver jour après jour les «deux poids lourds de la fiscalité», ceux-ci ont délibérément décidé de l'ignorer. Hier, lors de la présentation de son «programme de gouvernement régional», Le Gallou a réitéré sa proposition d'un débat télévisé à trois et demandé à Edouard Balladur d'indiquer avec qui il dirigera la région s'il ne dispose que d'une majorité relative: «Si ce n'est pas avec le FN, ça sera avec la gauche. Il doit le dire aux électeurs.» Côté programme, le FN a puisé dans son fonds de commerce traditionnel: antifiscalisme (il propose 20% de baisse des impôts en 5 ans), moralisation de la vie publique, politique sécuritaire (recrutement de 3 000 agents pour une «police des transports») et préférence nationale avec extension à l'Ile-de-France de la «mégrette» (une allocation pour les seules naissances de parents français) votée à Vitrolles. Pour financer ses propositions, le FN voit «un gisement important dans le milliard consacré par la région à la politique de la Ville, qui profite principalement à l'immigration». En cas de victoire, les lepénistes proposeraient la suppression de l'agence régionale consacrée à la prévention du sida, au profit des hôtels maternels anti-IVG. Dans les conseils d'administration des lycées, où la région siège de droit, la «lutte contre l'endoctrinement»