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Libération

Le procès Maillard et Duclos : Galembert lie le suicide de Grossouvre à l'argent noir

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publié le 28 janvier 1998 à 17h07

François de Grossouvre est-il mort à cause des fausses factures de Maillard et Duclos? Antoine de Galembert, l'homme d'affaires qui comparaissait hier devant le tribunal de Bourg-en-Bresse, en est persuadé. L'ancien conseiller de François Mitterrand, qui s'est suicidé le 7 avril 1994 dans son bureau de l'Elysée, avait, d'après lui, reçu sa part d'argent liquide fabriqué à coups de fausses factures.

«Peu avant sa mort, j'ai vu de Grossouvre dans son appartement, raconte Galembert. Je suis monté quai Branly. J'ai sonné. François m'a ouvert. Il m'a fait "chut!. Nous avons traversé l'entrée. Le volume de la radio était très fort. Il m'a fait entrer dans une petite chambre. Il m'a dit: "Antoine, nous allons avoir tous les deux de graves ennuis. Il a fondu en larmes. Il savait que j'allais être convoqué dix jours après par la police. Il savait qu'il allait lui aussi être convoqué. Il n'a pas supporté. Je me suis reproché sa mort pendant longtemps.»

A l'époque des fausses factures, Galembert dirigeait la Compagnie fermière de Vichy, concessionnaire des thermes dont la rénovation avait été confiée à Maillard et Duclos. Hier, il a reconnu avoir reçu 1,7 million de francs en liquide, ainsi qu'un virement de 1,8 million en Suisse, du groupe de facturiers mis en cause dans l'affaire. Mais il affirme avoir versé la totalité des sommes en espèces à Grossouvre, dans des enveloppes dont il ignorait jusqu'au montant. «Je ne recomptais pas», dit-il. Galembert, qui avait par ailleurs rémunéré of