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Libération

Les entreprises préparent les mesures de riposte. Flexibilité, salaires: des contreparties sont exigées pour les 35 h.

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publié le 28 janvier 1998 à 17h07

Les 35 heures légales, facteur d'explosion sociale... A entendre le

discours alarmiste des communicants d'entreprises, difficile de le croire: la plupart expliquent qu'il est «prématuré» de parler du sujet avant la fin des débats parlementaires, ou jurent que le projet gouvernemental n'a pour l'heure «aucune» conséquence sur le dialogue social. Cet immobilisme de façade masque une tout autre réalité. De nombreuses entreprises, à l'exemple de Pechiney, ont différé les négociations sur les salaires pour 1998. Certaines, comme le Port autonome de Paris, commencent à remettre en cause certains des éléments de la rémunération. D'autres gèlent les embauches jusqu'à nouvel ordre... Plus préoccupant: certaines conventions collectives ­ accords sociaux qui encadrent des branches d'activités entières ­ sont menacées d'implosion. Directement concernés: le bâtiment et les travaux publics, la banque, le commerce. «Il y a aujourd'hui crispation, pas blocage», tempère Bernard Brunhes, consultant. Les syndicats sont plus alarmistes. Fervents défenseurs de la loi, ils découvrent aujourd'hui que la médaille a son revers. Convention collective. «On en a marre d'entendre Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry dire que des négociations sur la réduction du temps de travail sont en cours dans la banque: c'est faux», s'énerve Pierre Gendre, responsable FO pour la branche. Les banquiers en conviennent volontiers, mais leur riposte est prête: «La loi nous dépossède de toute contrepartie dans les n