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Libération

Un smic sur mesure pour Les 35 heures. A l'Assemblée, Aubry propose un salaire minimum mensuel.

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publié le 28 janvier 1998 à 17h07

Le député Robien rougit de confusion et la droite chahute, gênée.

Martine Aubry vient de donner du «cher Gilles de Robien» au député UDF de la Somme, père de la loi sur la réduction du temps de travail de juin 1996. La ministre de l'Emploi et de la Solidarité a réussi son effet. Toute la stratégie que le gouvernement compte mettre en oeuvre lors de cette discussion sur les 35 heures se trouve résumée dans cette saynète: diviser une droite écartelée entre une aile ultralibérale et les tenants d'une réduction négociée et prudente du temps de travail.

Hier à 16 heures, lorsqu'elle entre dans l'hémicycle pour ouvrir un débat qui va se prolonger dix jours, la ministre de l'Emploi commence par envoyer des bises aux représentants des sections socialistes du Nord, assis dans les tribunes du public. Les députés sont venus en nombre. Quatre ministres accompagnent Aubry sur les bancs du gouvernement ­ même Strauss-Kahn. La presse japonaise a envoyé une représentante. Pour l'équipe de Lionel Jospin, le moment est d'importance: il s'agit pour l'essentiel de faire de la pédagogie autour d'un projet de loi qui suscite dans l'opinion autant de sympathie que d'incrédulité quant à ses effets sur l'emploi.

Cela n'empêche pas de faire de la politique. Dans la foulée d'un Jospin réactualisant le débat sur l'esclavage, Aubry commence par rappeler que la première loi sur le temps de travail, en 1841, «concernait le travail des enfants». Survolant le siècle, elle enchaîne sur l'instauration du repos