Marseille, envoyé spécial.
La guéguerre des chefs socialistes dans les Bouches-du-Rhône débarque sur la voie publique. Hier, Lucien Weygand, président du conseil général, a annoncé qu'il présenterait des listes «alternatives» dans quatre des six départements de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), pour les régionales de mars prochain. Elles seront donc concurrentes de celles de la «gauche plurielle», menées par Michel Vauzelle. Des listes officielles qui manquent, selon Lucien Weygand, «d'ouverture et d'originalité». Il leur trouve une «composition figée loin de représenter la gauche pluraliste» et il estime que, privilégiant les membres du bureau de la fédération PS, elles vont «à l'encontre de la rénovation engagée par Lionel Jospin». Bref, «Lulu» n'est pas content, mais il ne se veut pas pour autant dissident, préférant parler d'«alternative»: «Ces listes ne sont pas en opposition, mais en complémentarité, afin qu'on ratisse large.» Lucien Weygand compte s'entourer de socioprofessionnels et faire appel au monde associatif, culturel et sportif. Mais il n'a pas encore trouvé de véritables pointures, évoquant seulement un ancien tapiste dans le Var (Guy Durbec), un non-inscrit dans les Alpes-Maritimes (François Giolitti), un divers gauche dans le Vaucluse (Vincent Alessandrini).
La dissidence de Lucien Weygand est le fruit de ses bisbilles avec François Bernardini, patron de la fédération PS dans les Bouches-du-Rhône. Depuis l'échec socialiste à Vitrolles en février 1997, Bern