Colmar, Mulhouse, envoyé spécial.
En matière d'intégration et d'exclusion, Jacques Chirac aussi a quelques idées. Et, lorsqu'il parle de social, elles se dessinent parfois comme des trompe-l'oeil de celles de Lionel Jospin. Le président de la République a profité hier d'un voyage en Alsace et de la commémoration du rattachement de Mulhouse à la France, il y a deux cents ans, pour affirmer que la seule voie d'intégration des étrangers en France était celle de leur adhésion aux valeurs de la République. Une seule possibilité d'intégration aussi, selon lui, pour les chômeurs et exclus: le travail. Dans le sillage de l'intervention télévisée du Premier ministre de la semaine dernière, le Président a souligné que «l'emploi reste le meilleur gage d'intégration (...), la vraie réponse au défi de l'exclusion». Ce n'est pas avec lui non plus que les minima sociaux «de ces hommes que les mutations de l'économie ont parfois rejetés» seront réhaussés. Jacques Chirac est persuadé que «ce n'est pas seulement une assistance financière qu'ils réclament», mais d'abord de «réintégrer cette France active, dynamique». A Colmar, le chef de l'Etat s'est contenté d'une visite express au député-maire RPR, le fidèle chiraquien Gilbert Meyer. Sur le perron de l'hôtel de ville, le président est accueilli par une bronca d'étudiants: «IUT en colère, Chirac avec nous.» Quelques poignées de main au conseil municipal, trois notes de fanfare militaire puis départ au trot vers Mulhouse.
Là, sur la grand-plac