C'était il y a bien longtemps, autant dire près de trois ans en
politique. Bernadette, Claude et Jacques Chirac ne voulaient plus entendre parler de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, au gouvernement ou dans les instances dirigeantes du RPR. Histoire de famille. Le député-maire de Neuilly avait choisi de soutenir Edouard Balladur à l'élection présidentielle.
Depuis, le cours de l'Histoire s'est accéléré. Et le paria d'hier s'est refait une santé sur les ruines de la droite au lendemain des législatives de juin. Il lui a juste suffi de passer alors une alliance, sur l'autel de la Realpolitik, avec son ennemi d'hier, Philippe Séguin. Et tous deux ont empoché la mise. Malgré les réticences du chef de l'Etat, le député des Vosges s'est emparé début juillet de la présidence du mouvement gaulliste et Nicolas Sarkozy a pu reprendre pied rue de Lille avant d'être bombardé, dans la foulée des assises du week-end prochain, secrétaire général du RPR. Et de pouvoir rêver à d'autres fonctions.
«Séguin et moi sommes très complémentaires. Il m'a permis de m'adresser aux chiraquiens. Et moi, je suis le garant d'une frange plus libérale», affirme Nicolas Sarkozy pour expliquer la réussite de son tandem avec l'ancien président de l'Assemblée nationale. En huit mois, l'ex-bras droit d'Edouard Balladur, à nouveau en odeur de sainteté, s'est vu réinviter à l'Elysée. Élevé au rang de porte-parole du mouvement dans la direction provisoire, il a multiplié les déplacements dans les fédérations, où il s'est t