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Libération

Saverglass, l'exemple parfait du gouvernement. Jospin et Aubry visitaient hier cette entreprise adepte de la loi Robien.

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publié le 30 janvier 1998 à 17h17

Feuquières envoyée spéciale

Foin des débats, et vive le terrain! Hier, tandis qu'Ernest-Antoine Seillière, patron du CNPF, amenait avec lui des chefs d'entreprise à l'Assemblée nationale (lire ci-dessus), Lionel Jospin et Martine Aubry faisaient le chemin inverse. Tôt le matin, le Premier ministre et la ministre de l'Emploi et de la Solidarité ont sauté dans un hélicoptère pour visiter une entreprise qui a réduit son temps de travail.

L'opération ­ qui s'est conclue par un comité d'entreprise avec des hôtes de marque ­ avait presque un petit air de commandos de chômeurs. Objectif: Saverglass, une verrerie de 556 personnes, à Feuquières (Oise), en rase campagne, près de Beauvais. Une entreprise parfaite pour marteler la démonstration gouvernementale: «La réduction du temps de travail, ça marche.» Effectifs accrus. Les services de Matignon et de l'Emploi ont du fouillé leurs fiches pour dénicher cette PME industrielle centenaire détenue par une famille (les Desjonquères), moderne, bénéficiaire de surcroît, et qui a déjà accru ses effectifs de 250 personnes en trois ans.

En décembre, Saverglass a signé un accord Robien de réduction du temps de travail à 35 heures qui permettra 80 nouvelles embauches. Pour compléter ce tableau idyllique, l'accord a été signé «par deux grandes organisations syndicales», la CFDT et la CGT, comme l'a rappelé Lionel Jospin. On a même pensé dans cette histoire au député Maxime Gremetz (PCF, Somme): les salariés en travail posté, qui travaillaient déjà