C'est le début d'un long feuilleton: la région Nord-Pas-de-Calais,
restée taboue tout au long des conclaves électoraux de la gauche plurielle, fait parler d'elle. Marie-Christine Blandin veut rempiler à la présidence de région. Michel Delebarre (PS) compte bien reprendre ce fauteuil qu'il avait été contraint de lui laisser il y a six ans faute de majorité absolue. Et aucun arbitrage venu d'en haut n'a pu stopper ce match-là. «Casus belli». Dimanche, Dominique Voynet a donc enfilé les gants de boxe pour déclarer sur France 2 que la non-reconduction de Blandin serait un «casus belli». Avec un argument à rebours de la culture verte: «La tradition républicaine veut que l'on reconduise les sortants.» Hier, Pierre Mauroy, sénateur-maire (PS) de Lille, a vu rouge: «Je ne comprends pas pourquoi Mme Voynet mélange les genres. En général, on réserve cela aux secrétaires généraux des partis, mais, quand on est membre du gouvernement, on feint tout au moins de ne pas s'occuper de ces problèmes-là.»
Le premier secrétaire du PS, François Hollande, avait réagi dès dimanche: «C'est Mme Blandin qui a récusé la liste commune. Elle a voulu marquer son identité et voir combien elle pesait. Il y avait une meilleure manière de se mettre dans l'union. Celui qui arrivera en tête aura un large avantage pour conduire le conseil régional.» Jean-Christophe Cambadelis, numéro deux du PS, a assuré qu'«il n'est pas encore trop tard pour faire une liste commune». Caciques du PS. Pourtant, il est trop tard.